Bouteille à la Mer lancée
- Sortir de l'Ombre
- 13 juin
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 juin
Nous vous partageons la lettre que nous avons envoyé le jeudi 12 Juin 2025 à plus de 70 députés et personnes engagées en politique de tous partis en Suisse.
COPIE DE NOTRE LETTRE

Objet : Appel urgent pour une réforme des lois contre les violences et leurs conséquences traumatiques
Mesdames et Messieurs,
Je me permets de vous écrire aujourd’hui en tant que citoyenne, survivante, et militante.
J’ai récemment mené un défi personnel, une marche de 170 kilomètres intitulée Libre comme l’O, traversant quatre cantons et longeant trois lacs, pour alerter sur un silence qui dure depuis trop longtemps : le silence autour des violences familiales et de leurs conséquences profondes, durables, souvent invisibles.
Durant cette marche, j’ai eu la chance de rencontrer certain(es) d’entre vous. Ce chemin, symbolique et douloureux, portait un objectif : lancer un appel à une réforme fédérale complète pour mieux protéger les victimes et reconnaître pleinement les effets des traumatismes.
J’ai vécu la violence dans ma chair. L’inceste, les agressions, la négligence. Aujourd’hui, je vis avec un TSPT sévère, la fibromyalgie, le syndrome des jambes sans repos, et d’autres séquelles psychiques et physiques. Je ne peux pas vivre seule. Je suis prisonnière d’un passé qui continue à me punir, pendant que mes agresseurs, eux, mènent une vie normale.
Ce n’est pas une lettre de plainte.
C’est une bouteille à la mer !
En effet si je dois, moi, simple citoyenne, entreprendre seule la démarche d’une initiative populaire, trouver les 7 personnes pour former un comité, rédiger un texte légal, rassembler les signatures, financer les démarches. Alors mon combat prendra des années. Et chaque année, d’autres enfants, d’autres femmes, d’autres hommes tomberont dans l’oubli, dans la douleur, dans le silence.
Mais si, à travers ce message, vous entendez mon appel, peut-être pourrons-nous éviter ces lenteurs et agir ensemble.
Peut-être que mon combat n’aura pas besoin d’être solitaire.
Je vous supplie de prendre conscience de l’urgence. De regarder ce que font d’autres pays, comme l’Espagne, et de m'aider à bâtir un groupe de lois concrète sur les actes de violence, mais qui considère aussi ses conséquences à long terme : psychiques, physiques, sociales, économiques.
Je ne suis pas qu’un cas isolé.
Je suis une parmi tant d’autres. Mon histoire est aussi la leur.
Mon histoire pourrait être celle de votre sœur, de votre enfant, de votre voisin(e).
Faites que plus jamais un(e) survivant(e) ne soit seul(e) et oublié(e).
Je vous en appelle, en tant que représentantes et représentants de notre pays.
Aidez-moi à sortir de l’ombre cette énorme tabou qui est la violence en Suisse.
Aidez nous toutes et tous.
Un rêve partagé par beaucoup de citoyens dans notre Pays. Un changement de loi radical et nationale. Une loi Espagnole chez nous en Suisse.
Reconnaissance juridique claire de la violence comme un problème structurel de société.
Tribunaux spécialisés pour les violences.
Formation développée et obligatoire des juges, policiers, médecins, enseignants, etc.
Système Viogen, une plateforme nationale de suivi des victimes.
Bien plus de places en foyers spécialisés, un enfant ou une victime adultes doit avoir un centre proche de chez lui.
Loi pacte, un budget d'un peu plus 1 milliard de francs sur 5 ans ( exactement 1 176 357 000.- sois 26.- par habitant par an).
Campagnes de sensibilisation de masse, très visibles et en continues.
Évaluation annuelle de toutes les mesures appliquées.
Meilleure coordination entre institutions (police, justice, social).
Je reste à votre entière disposition pour toutes questions ou demandes d'informations supplémentaires, ou proposition d'engagement pour la création d'un comité à mon combat, ou de soutien.
Avec espoir, détermination, et une immense fragilité,
Carole Décoppet
Fondatrice de Sortir de l’Ombre
Initiatrice de la marche Libre comme l’O