Décalage entre les chiffres et le terrain
- Sortir de l'Ombre
- 6 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 avr.
Violences domestiques
Cet article est une reprise de plusieurs communiqués.
Il est partagé ici pour enrichir le débat et sensibiliser sur le sujet.

Dans un communiqué de septembre 2023 - Vassilis Venizelos Dans le canton de Vaud, les violences domestiques sont décrites comme un véritable fléau. Selon Vassilis Venizelos, conseiller d’État et chef du Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité, elles constituent la majeure partie des interventions nocturnes de police.
Pourtant, les statistiques de la police cantonale font état d’une baisse des cas enregistrés, ce qui entre en contradiction flagrante avec les observations de terrain, notamment celles des services de la protection de l’enfance et de la jeunesse.
Ce "biais statistique" ou "zone grise" suscite de nombreuses interrogations : les chiffres reflètent ils vraiment la réalité vécue par les victimes ?
Une réalité occultée par les chiffres ?
Les témoignages de professionnels de terrain et de l’élue Joëlle Minacci (Ensemble à Gauche - POP) confirment une augmentation des violences et pointent un usage préoccupant des armes à feu, notamment dans des cas tragiques comme le féminicide et triple infanticide survenu à Yverdon en mars 2023.
Une proposition pour plus de sécurité :
Joëlle Minacci a proposé l’introduction d’un registre cantonal des armes à feu et la séquestration immédiate et systématique des armes des auteurs de violences.
Si cette proposition a été édulcorée par la commission, elle a néanmoins conduit à une demande de rapport officiel du Conseil d’État pour clarifier les pratiques et chiffres actuels.
Objectif : Comprendre et Agir :
La commission demande un état des lieux complet, afin de mieux évaluer le système, renforcer les mesures de protection, et comprendre les failles qui pourraient empêcher une prise en charge efficace des situations de violence.
Dans un communiqué du 26 Février 2025
Homicides domestiques par armes à feu en Suisse – Une réalité alarmante
Le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) a publié une étude préoccupante sur les homicides commis dans la sphère domestique à l’aide d’armes à feu. Cette recherche, confiée à l’Université de Saint-Gall, s’inscrit dans le cadre du postulat « Stop aux féminicides dans le contexte domestique ».
Quelques faits marquants :
41 homicides domestiques par armes à feu entre 2015 et 2022.
À une exception près, les auteurs sont des hommes, majoritairement Suisses âgés de plus de 60 ans.
Les victimes sont presque exclusivement des femmes, également suisses, souvent du même âge.
Dans 61 % des cas, l’homicide est suivi d’un suicide de l’auteur (homicide-suicide).
Les armes utilisées sont rarement bien identifiées dans les dossiers, rendant l’analyse des risques difficile.
Les auteurs suisses sont deux fois plus représentés dans les homicides domestiques par arme à feu que dans d'autres types d'homicide.
Un problème de documentation :
Les lacunes dans la collecte de données sur l’origine, la légalité et le type d’arme compliquent fortement la prévention. Il devient crucial d'améliorer la traçabilité des armes.
Recommandations de l’étude :
Renforcer la prévention auprès des personnes âgées.
Mieux sensibiliser les proches, hôpitaux, soins à domicile et intervenants sociaux.
Améliorer la collecte de données par les autorités de poursuite.
Mettre sous séquestre systématiquement les armes en cas de signaux d’alerte, comme prévu dans la loi sur les armes (art. 31).
Continuer à développer les politiques de prévention avec les cantons.
Pourquoi c’est important pour nous tous :
Les chiffres sont glaçants, les profils trop typiques. Et pourtant, la prévention reste encore trop peu coordonnée et sous-financée. Le lien entre armes à feu, violences domestiques et féminicides est clair. Il est urgent d’agir, en Suisse comme ailleurs, pour sauver des vies.